L'oxymore

2021
Premier roman
En collaboration avec Fanette Mellier

Éditeur
B42

Conception
Fanette Mellier

Auteur
Joseph Schiano di Lombo

16€ (France) | 128 pages |
format 11,5 × 18 cm
ISBN 9782490077557

Contexte
L’Oxymore est un faux polar abstrait et maniériste situé à Chaumont. Il a été commandé par la designer graphique Fanette Mellier, qui en assure elle-même la mise en forme. Elle achève avec ce livre un cycle de cinq romans intitulé Chaumont, fictions : des livres bizarres.

Résumé
Pour dire ce qu’est ce polar, il faut commencer par dire ce qu’il n’est pas ; c’est-à-dire un polar. Un anti-polar, alors ? À peine. Première ligne, tout est déjà dit, il est presque inutile de lire la suite. Pour celles et ceux qui ne renoncent pas, mieux vaut prévenir — car on ne guérira personne : pas une goutte de sang ne coule dans ces pages, pas un gramme de drogue ne circule ; pas même un petit viol sur le pouce. Rien. Rien de chez rien. L’enquêteur, le commissaire, l’agent de police, le dealer, les femmes sulfureuses ou violentées (ou les deux), tout le monde a disparu. Et le but n’est certainement pas de les retrouver.

Mais peut-on, oui ou non, écrire un polar sans enquête ? Ou plutôt — puisqu’en littérature tout est possible si l’on manque suffisamment de révérence pour les règles — comment ? Dans quelle mesure et par quelles feintes désigner comme polar un livre qui nous refuse non seulement l’élucidation, mais jusqu’à l’intrigue elle-même ? Une telle direction s’éloigne certainement des horizons réconfortants auxquels ledit genre nous destine. De fait, refuser l’intrigue policière, c’est faire le deuil d’un retour à l’harmonie antérieure à la Chute ; c’est nier même la Chute, la laisser chuter sans fin. C’est enfin défaire la raison carrée, celle du méticuleux enquêteur, consentir à la beauté du vide sur lequel on s’agite, bâiller devant la résolution provisoire d’énigmes par lesquelles notre besoin de connaissance est pourtant si facilement titillé.

L’Oxymore, en somme, est un autre roman bizarre, un mouvement perpétuel, une boucle a priori scellée, un autre voyage vain de l’ombre qui aveugle à la lumière qui éblouit, en passant par toutes les teintes de la zone grise. Et ce qui n’a de cesse d’ouvrir ce livre, sans nous promettre qu’il ne se refermera jamais, ce qui l’ouvre jusqu’à l’écartèlement, jusqu’à sa dilapidation même, est rare et léger comme un merle blanc qui passe.

Autres livres de la série
– Éric Chevillard, Dans la zone d’activité, Éditions Dissonances / 2007
– Céline Minard, Bastard Battle, Éditions Dissonances, 2008
– Laure Limongi, Le travail de rivière, Éditions Dissonances, 2009
– Manuel Joseph, Le bleu du ciel dans la peau, Éditions Dissonances, 2009