Mysique pour Arp

Exposition personelle chez David Giroire
du 6 au 30 septembre 2019
11 bis rue de Beaujolais
Jardin du Palais-Royal, Paris

Présentation
Cette exposition personnelle, inspirée par l'œuvre plastique et poétique de Jean (Hans) Arp, le sculpteur, peintre et poète mort à Bâle en 1966, présentait des dessins à la mine de plomb, des gouaches, des moulages en plâtre, des figurines en porcelaine, une pierre et une canette de soda trouvées sur un sommet italien (le mont Arp) et des performances musicales in situ. Il fut également l’occasion de collaborer avec le nez français Barnabé Fillion et la harpiste Anaïs Gaudemard. Le tout en présence d’une eau forte originale de l’artiste éponyme.

Communiqué de presse
« Tout commence par un hasard. Un jour, Joseph Schiano di Lombo tombe face à (pré)face avec les Jours effeuillés, un recueil des textes du poète, peintre et sculpteur Jean Arp (1886-1966). Le lendemain, il arpente les rues de Clamart en direction de la maison de l’artiste, aujourd’hui transformée en musée. Il rencontre alors les sculptures du jardin, nues comme des verbes, concrètes comme des carpes, en pâmoison sous les caresses des visiteurs gantés. À leur vue, Joseph reçoit un harpon en plein cœur. La pointe est lisse et claire, en ronde-bosse, et la morsure délicieuse. La première idée qu’il saisit s’avère — mais c’est souvent comme ça qu’il les préfère — un peu légère : pourquoi ne pas écrire une sonate pour Arp ? De cette simple homonymie s’esquissent quelques partitions graphiques, puis s’élargit l’idée ; le canal arpien s’échauffe, la sonate fait place à des dessins, des moulages en plâtre, un pèlerinage sur le Mont Arp (dans le massif du Grand Paradis, en Italie) et des arpèges, composant un cycle pluridisciplinaire. Arp, qui, de son vivant, valorisait le travail collectif, troquant l’égotisme du créateur solitaire contre l’isthme solaire des poignées de main, résonne comme la note fondamentale de l’accord, devient le point d’attraction autour duquel s’improvisent les concrétions, le leitmotiv assumé d’un contrechant à travers lequel Joseph affirme sa posture de réinterprète.

Du 6 au 21 septembre, David Giroire a le plaisir de vous convier dans ses quartiers, au Jardin du Palais-Royal, pour écouter cette drôle de mysique (prononcer "musique"). Entre la spiritualité de l’hommage et l’intimité détendue des cabinets de curiosités, il s'agit avant tout de jouer : avec des instruments, bien sûr, mais aussi avec les sens : ceux de mots et ceux dont le corps humain dispose. Voir, écouter, et même sentir : Le Parfum vertical, composé spécialement pour l’exposition par le nez français Barnabé Fillion (Christophe Lemaire, Comme des Garçons...) d’après un vers de Jean Arp, baigne les performances musicales autour de deux notes fondamentales strictement opposées : l’encens, enraciné dans l’air, et le cèdre de l’Atlas, solidement ancré dans le sol. Ce mois d’exposition accueille aussi des récitals in situ, en présence des œuvres plastiques et en écho avec elles. De la musique au sens propre, aussi, que Joseph joue avec ses invités. Parmi eux, Anaïs Gaudemard (1er prix du prestigieux Concours international d’Israël), qui fait sonner cet instrument séculaire auquel les présocratiques attribuaient des vertus lénifiantes. Car la musique telle que Joseph nous invite à l’entendre (et la voir... et la sentir...) n’a pas d’autre motif : à l’instar de la lyre orphique, qui envoie tous les excités chez Morphée, la sienne tempère les tempétueux et met des vagues dans les mers trop calmes. Le tout en suivant deux déités cardinales : Lumière et sa sœur Légèreté. »